A second step on Scarlett
Ce second "step" sur Scarlett a lieu deux ans après le premier. Le capitaine avait accepté de reprendre la barre d'un hôpital en errance et il ne retrouva Scarlett qu'un printemps plus tard en mai 2015. Elle l'attendait sur un quai de Marmaris.
Pour nous le retour à bord a lieu à proximité d'Izmir, dans le petit port de Sigacik où une avarie de moteur a interrompu le cours de la croisière.
Christian et Alain viennent de quitter le bord. Restent le capitaine et sa femme, haut perchés sur un quai en attente de la pièce miracle qui, faute d'arriver le lundi puis le mardi, nous permet de nous acclimater au charmant petit port, à ses petites pensions et à ses restaurants...
...et même à excursionner à pied jusqu'au site antique de Teos…si peu touristique que trouver un café en bord de mer se mérite...
Le mercredi près-midi c'est l'effervescence … la pièce est arrivée, la réparation est en cours, derniers préparatifs, dernières discussions, dernières poses...
et la mise à l'eau a lieu, que vous pouvez vivre en (léger) différé mais la minute de pub est inévitable… donc baissez le son, patientez... ou sautez l'étape !
Episode Sigacik terminé, c'est le départ le long de la côte pour un mouillage tranquille dans une petite baie plutôt austère et le lendemain cap au nord, étape à Çesme et nuit dans le petit port grec de l'île d'Oinoussos mais chut, incognito, car le lendemain nous retournons en Turquie...
La vie à bord s'organise, le cockpit s'anime…le capitaine a retrouvé le sourire, la madame aussi, une équipière épluche les patates, tout va bien à bord et c'est ainsi que nous gagnons un petit mouillage abrité à quelques milles au sud de Dikili.
La grande idée est d'aller visiter Pergame le lendemain. Nous gagnons la rive en annexe, quelques bateaux de pêche et nous réservons un taxi pour le lendemain 8h45.
Mais le lendemain matin… las...trop de précipitation, une marche glissante et notre hôtesse tombe lourdement sur la plage arrière. Elle voit mille chandelles et nous nous voyons son teint devenir blafard. La voilà finalement précautionneusement remontée dans le cockpit et allongée mais il est hors de question qu'elle aille où que ce soit. Ses esprits lui reviennent peu à peu et, sur ses injonctions, nous partons à 4 pour Pergame, en la laissant aux mains du capitaine.
Belle journée malgré tout à Pergame…
...entrecoupée de SMS sur l'état de santé de notre blessée qui se remet mais qui va souffrir près d'un mois de ce qui aura été probablement une côte fêlée…Elle passe la journée suivante allongée, une installation de fortune est faite au-dessus de la couchette pour lui permettre de se mouvoir plus facilement...
...elle se ligote à un coussin...
...et peu à peu refait surface… Elle revient dans le cockpit où l'on célèbre son anniversaire mais ses qualités de première équipière sont mises de côté pour un moment !
…enfin l'équipage est aux petits soins...
Après Pergame, nous quittons la Turquie pour l'île de Lesbos, profitant d'un bon vent portant et d'un superbe coucher de soleil.
Accueil policier glacial dans le port de Mytilène et mouillage pour la nuit à l'extérieur du port en attente d'autorisation. La côte de Lesbos n'est par endroits qu'à quelques milles de la côte turque et c'est une des voies empruntées par les migrants, de nuit sur des bateaux de fortune. Nous verrons ces embarcations échouées sur les plages ou entassées dans les ports et sur les quais le va-et-vient permanent des nouveaux arrivés.
À Mytilène, Françoise et Jean-Pierre quittent le bord et après un petit tour dans le musée local consacré au peintre populaire grec Théophilos, originaire de Lesbos,...
...nous repartons en longeant la côte Est puis nord de l'île. Halte dans la baie de Limani où nous trouvons cet engin barbelé qui n'est autre qu'un séchoir à poulpes !
puis cap sur le petit port de Mithymna dominé par un "castro" imposant.
Le mercredi, la météo est bonne pour faire la route jusqu'à l'île de Lemnos : du vent pour avancer mais pas trop pour ménager la côte fêlée… Nous croisons le rail qui mène et qui vient des Dardanelles mais curieusement peu de bateaux.
Nous découvrons que Lemnos a joué un rôle important pendant la guerre 14-18 pendant la bataille des Dardanelles. C'était la base de la flotte navale. Lemnos entretient toujours avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande des liens étroits en souvenir des milliers de morts.
sur un mur des fresques un peu défraîchies
C'est notre dernière journée…
Le lendemain à l'aube, vol Aegean pour Athènes dans un ciel tourmenté et c'est un ballet de cirés jaunes qui nous attendent à l'aéroport !
Merci Scarlett !
FLM